vendredi 13 mars 2009

Cycle de la poisse

Bon, je viens de passer 10 jours au moins sans internet. Coupé du monde dis!
Entre temps j'en ai profité pour perdre mon portefeuille (après mon job et mon appart c'était logique), pour partir à la mer rouge et après dans le désert (le tout avec ma belle-soeur), pour me faire embaucher dans un shooting foireux pour un film égyptien et pour retrouver un appart.
Notre colloc égyptien dont je tairai le nom (je ne veux pas qu'il ait des problèmes avec les services secrets du vieux Moubarak) a tout à coup le droit d'habiter avec des filles. Occidentales qui plus est (sous-entendu des putes). Quelle audace mon bon ami! Finalement c'est très facile de retrouver un appart... Quand on allonge un peu de pognon.
Sérieusement, ici on trouve des appartements en 4-4-2. Il y a qu'à se balader en ville et demander aux gens, il y a une série de gus qui connaissent bien un "bawab" (portier d'immeuble) ou un "simsar" (agent immobilier) qui dégottent des bouibouis en deux temps trois mouvements.
Donc voilà, on habite tout près du centre dans un sympathique quartier populaire. Ici c'est dents cassées, râteliers déglingués, jambes de bois, bref quelques bonnes trognes de champions. Mais on est bien, finalement on paye moins qu'avant et les gens sont cool. Il y a des marchés dans tous les sens, tout le monde a bien un truc à refourguer, notre bawab et sa famille qui habitent à cinq sous l'escalier du rez-de-chaussée (comme tous les bawabs) sont complètement déchaînés, ils gueulent pour un oui ou pour un non mais je crois qu'ils nous apprécient (c'est très subjectif, la plupart du temps je ne capte pas la moitié de ce qu'ils me racontent).
On a une petite mosquée en taule juste sous le pif avec un muezzin pas vraiment pavarotesque qui fait l'appel sur fond de larsen, on dirait un peu du "Rodeo Machine" islamique sous thé à la menthe dis...
Le big deal c'est les cafards chtedis, quel cauchemar! Par dizaines, par vingtaines les fils de... On extermine, on gaze mais c'est résistant ces saloperies là. Donc entre le trip à la mer et le trip dans le désert, ça a été une Grande Semaine de vainqueur. On emménage après moultes palabres, crises de nerfs, discussions enflammées avec la dizaine de personnes impliquées dans le deal!
Tant les apparts sont faciles à trouver, tant les négociations avec tous les intermédiaires sont casse-burnes! Et avec tout ça, on a toujours pas eu l'honneur de rencontrer notre proprio... Et on doit partager l'appart avec des putains de cafards! On a pas internet non plus. Ca marche pas dans notre quartier pour l'instant. J'ai pas trop compris pourquoi. Puis j'ai oublié mon portefeuille dans une boutique. 5 minutes. Assez pour me le faire tirer! Sa grosse mère. C'est partout pareil!
Sinon le désert, ça tue. Ca fait du bien de se carapater hors du Caire dis. Il n'y avait évidemment pas grand monde. C'est le désert quand même! Donc j'ai pas grand chose à raconter. C'est beau. Il fait chaud. La nuit il fait froid parce qu'on dort à la belle étoile. Il y a eu une petite tempête de sable, c'était impressionnant. J'ai conduit une jeep, c'était cool. On a mangé du poulet que j'ai vu vivant quelques heures plus tôt, c'était bon. Je me suis baigné avec notre guide dans une source d'eau chaude. Le belge transparent en slip... Ridicule. Et voilà.
Pour cette histoire de shooting foireux, je me suis dégoté un contact dans une agence de casting qui m'appelle pour aller faire une apparition de blanc bec dans un film égyptien... J'y vais (c'est pas trop mal payé) et voilà qu'on me dit que le producteur est foireux qu'il paye pas toujours comme il faut et qu'il veut pas filer les thunes avant le début du shooting. On annule tout! Je perds mon temps et de l'argent. LE plan à l'égyptienne. Après mes débuts remarqués dans "Trankil' le Chat" je pensais lancer ma carrière internationale. C'est raté. Le cycle de la poisse continue. Ce sera pour plus tard.
Voilà. Déboires sur déboires. Et boire pour oublier. Mais tout va bien, j'ai plein de plans pour bosser et me faire un peu de blé, il faut juste être patient. Ca ira Inch'Allah. Je veux juste pouvoir continuer à mener ma vie de gros bourge du Caire...
Allez dis!