mardi 21 juillet 2009

Oooh poézzzzie!!!

Du haut de la pyramide j'obsèrve le bordel ambiant avec des yeux écarquillés, mes sens éparpillés dans ce merdier prennent la mesure du mercure dépassant 45 degrés...
Bruyante par essence est cette espèce. Peste, tuberculose, herpès.
Epidémies, autonomie menacée, les rats quittent le navire en quarantaine pour finir sur des barques en Méditerranée.
La traversée est longue comme celle du désert et les bouées sont comme l'ombre, rares dans la mer.
Ici c'est la merde, pas le club Med, tu veux du sea, sun et sex, va à Sharm el Sheikh! Alcool et décadence, tendances de transes et de tapettes, de putes et de mecs pas nets, d'enroules et de fumée de pet.
Le Caire te fume tapette! Les flics raquettent et te fument ta paye.
Du haut de la pyramide j'obsèrve les rendez-vous manqués. Ici on se fout pas mal de la ponctualité.
Rigueur et discipline se sont fait la mal et le sérieux au travail est toujours en cavale.
Il y a du zahma ketir alatoul, pour traverser la rue, faut presque user du coup de boule. On prend des bains de pollution comme des bains de foule.
A chaques coins de rue, des ordures et des poules. On vend sur le bord du trottoir des crevettes et du poulpe!
Bxl El Qahira vs. Manhattan Kaboul.

Pour les Lascars de l'Oubli... Double M alif kef alif Shab Ghabi !

lundi 20 juillet 2009

Fait tourner

Bon quoi ici? Je prendrais mon pied dans la découverte de la culture populaire (très populaire) de certains égyptiens?.. Mon imperméable a percé, je dois l'avouer. Oh ça va j'ai toujours aimé ça finalement le folklore et les petites gens. Le week-end passé mariage de Nahla, une fille de l'île de Dahab. C'est une (n)île sur le Nil à hauteur du Caire où il n'y a que des paysans (imagine Bertrix flottant sur le canal de Willebroek à hauteur du pont Marie-Christine...). C'était bon. Y avait pas Kate Bush mais c'était bon quand même. Jeudi soir: nuit du henné dans la famille de la future mariée, délicieuse adolescente déchaînée par l'excitation bien de circonstance à cette occasion... Demain ma fille tu passes à la casserole. Et crois moi que ces filles sont déjà bien des femmes et qu'elles en profiteront du grand soir (enfin j'espère), ce qui n'est pas le cas partout tout le temps! Et encore Nahla n'était pas la plus mignonne de toutes, y avait un paquet de prétendantes au mariage bien balancées qui rivalisaient de beauté et d'envoûtants déhanchés et qui ont plutôt bien fait leur promo. Je m'en serais offert une moi de nuit de noces. Mais je n'étais pas seul et il y a certaines règles à suivre un peu trop contraignantes à mon goût...
La nuit du henné c'est un peu l'enterrement de vie de jeune fille à l'égyptienne (en tout cas là où j'étais). Les femmes font des dessins au henné sur le corps de la future-mariée en prévision du lendemain, jour du mariage. On en profite aussi pour faire la fête, et les hostilité sont pas des moindres. Comme d'habitude là-bas, on commence par te servir à manger, bien gras et parfois un peu suspect! Puis du thé à la en veux tu en voilà. Ils ont pas grand chose mais ce qu'ils ont ils le font péter. La suite: danse avec des sabres (va savoir d'où ils sortent ça), un succulent DJ accompagnés d'un batteur... Pas nécessaire, la musique est déjà surchargés de gros beats façon dance arabisante. Honnêtement c'est à se flinguer! Puis ils commencent à faire tourner des plateaux d'herbe... Alors t'as pleins de gars plus ou moins vieux qui se mettent à rouler des gros joints adossés au murs de la ruelle dans laquelle se passe la fête. Tous par terre sur des espèces de carpettes et ça n'arrête pas. Le père de Nahla, va et viens avec des plateaux d'herbes, des mecs roulent sans s'arrêter, ils ont pas encore fini de calciner le premier, le deuxième est déjà prêt. Et ainsi de suite. Moi au milieu, avec ma tête de stupide junky blanc bec, on me propose évidemment à tout va de tirer sur des gros bambous, merci bien. Peu pour moi. Mais va leur expliquer que je risque de vomir à chaque fois que je tire sur un joint depuis que je me suis pris un de ces bad trips, au point d'appeler mon médecin de famille qui n'a rien trouvé de mieux que de me traiter de drogué et que depuis la simple idée d'être défoncé à autre chose que l'alcool (si bien intégré dans ma culture et dans mon foie) renvoie mon subconscient à une image de moi dans un caniveau, complètement arraché, avec une seringue dans le bras et une pipe de crac en bouche... Et le pire c'est que les salauds m'ont nargué... Il y en avait de la bière. Pas des masses mais il y en avait! Mais je me sentais pas trop de quémander une canette alors qu'on m'avais rien proposé et que je refusais obstinément depuis le début leur hospitalité marie-janesque! Le seul moyen pour moi de m'en tirer c'était de fumer un maximum de clope. De cette manière je passais pas trop pour une tapette. La clope là-bas c'est exclusivement réservé aux hommes!
C'était assez bon aussi quand une bande d'ados (garçons) du coins a déboulé et qu'ils ont commencé à danser un espèce de crunk/Break-dance/suggestion érotique... Vu les 100 °C qui fait même le soir, les gus se sont vite retrouvé trempés comme des éponges à vaisselle surtout qu'ils donnaient tout ce qu'il avaient -et c'était pas rien- pour épater les jeunes vierges de l'attendance et faire se marrer les vieilles.
Après, voilà, les femmes ont commencé à en avoir marre de regarder ces drôles de zigues se trémousser, les hommes commençaient à flancher, on a récolté de l'argent pour ce brave DJ qui commençait enfin à passer de la vrai bonne musique égyptienne, on a rangé les sabres et ghalass bye bye. Nous, on était pas de la famille, ni même du village, on nous a mis dans la piaule d'une tante de Nahla et on a dormi à côté d'un pacha ronflant et sa femme. Bonne nuit Ahmed, bonne nuit Mathieu (Mata), bonne nuit Shayma, bonne nuit Pauline (Bouline)... Quand tu penses, chez nous, que tu reçois ton petit carton d'invitation tout kitsch et que tu dois confirmé 7 mois et demi à l'avance si tu vas venir et si tu seras seul ou avec ta nouvelle dinde... Pour une cuite de plus!

Le lendemain ça s'est gâté, après petit déjeuner (haricots blancs, pain, taameya/falafel) on est repassé par chez nous pour prendre une douche qu'on avait pas volé. Même moi j'ai apprécié. Pauline est partie rejoindre Nahla pour aller chez le coiffeur et moi j'ai attendu un peu puis je suis retourné sur l'île rejoindre la famille. Et là, l'attente commence... Leur patience ne semble pas avoir de limite. Inutile aussi de signaler que personne là-bas ne baragouine ne serait-ce qu'un mot d'anglais ou de français. Je comprends direct qu'on me propose à manger... Quelle surprise! Hamdoulillah, ils n'ont rien sur le feu et j'arrive à m'en tirer en jurant Wallah que je viens de manger. Je me retrouve donc "seulement" avec 7 grappes de raisin et un thé. On me pose mille questions, surtout qu'ils n'ont pas tous percuté encore que je suis le "mari" de Bouline qu'ils connaissent tous bien et donc certains se demandent ce que je fous là tout en m'offrant une clope. Je passe en haut chez la famille de la tante et re- on essaie de ma faire manger, je jure cette fois Wallah que on m'a donné à manger en bas, je ne convaincs pas tout le monde mais on insiste pas devant mon manque de motivation et on ne me sert qu'un thé! Et là, ça commence, querelles de famille et de voisinage pour savoir à quelle heure il faut partir et comment on va y aller, parce que ça se passe pas sur l'île et il faudra probablement un ou plusieurs microbus... Subitement on me prend à parti et je suis chargé d'appeler Bouline qui est toujours avec Nahla chez le coiffeur pour savoir à quelle heure on doit décollé. Réflexe du temps des colonies? Faisons confiance au blancs! Je ne sais pas mais le temps qu'on rassemble tout le monde et qu'on attife les enfants, j'avais appris que le marié serait à la bourre et je commençais à m'y retrouvé dans qui est le frère/la soeur/l'enfant de qui et ainsi de suite (c'était pourtant pas la première fois que j'y allais).
On se décide à traverser le Nil et à prendre un microbus... J'ai compté! 29 personnes dans ce microbus de 17 places! Arrivé sur place je squatte avec les hommes, ça se passe encore dans la rue mais on nous fait rapidement monter dans un appartement pour... Manger. Personne n'a l'air de poser de questions sur qui je suis, la famille du marié m'accueille comme une vieille connaissance, je sors mes plus beaux salamaleks. Drôle. On redescend dans la rue, certains sont un peu à bloc parce que le marié a plus de retard que prévu, ils sortent des gros joints de nouveau pour attendre. Et enfin les mariés arrivent, le gars en costume et elle... Tout de blanc, de dentelle, de paillettes, et de maquillage légèrement surchargé... Pétards, fusés, re- envoûtants déhanchés. C'est le bordel. Les mariés sont sur une estrade assis sur des espèce de sièges présidentiels côte à côte. Le marié est un gamin, Nahla et lui sont arrivés avec un air tout stressé, impressionné, ils avaient pas trop l'air de comprendre ce qui leur arrivait mais ils commencent à se lâcher. Elle a de nouveau l'air tout excitée, ses cousines et ses amies dansent autour d'elle et moi j'apprécie le spectacle, et le mari va rejoindre le temps d'une danse ses amis déchaînés comme des gosses.
Voilà c'était bon.
Ma vie de bourge Cairote était un peu plus supportable ce week-end. Allez, l'année prochaine je vais faire un chantier communautaire en Amérique du Sud.

Tout ceci dit, vous aurez sans doute l'occasion de voire les photos de Bouline sur l'île. Ça parle peut-être plus.