dimanche 11 octobre 2009

Back in Big Business

Je commence à voir des fantômes chez moi. Des courants d'air un peu étranges et pas rassurant. Ça va mal. En même temps ça pourrait être pire et ça pourrait aussi bien sûr aller mieux comme dans 97 pourcent des cas...

L'hécatombe de l'été a fait pas mal de victime dans le clan français, en attendant la relève des apprentis ambassadeurs aspirants multilinguistes ratés. Mais tout de même quelques bons camarades d'outre-méditerranée s'en sont allé et s'organiser pour ne pas finir seul dans un état lamentable titubant au retour de l'horeya (bar) n'est plus si facile... Le contingent d'amerloks offre évidemment son lot de personnes fréquentables mais entre eux et les rosbifs ça fait parfois un peu beaucoup de culture anglo-saxonne pour moi. Mon choc culturel d'avec les arabo-muslims sans oublier les coptes me suffit... Et ceux-ci ont le chic pour m'aider à le cultiver, les bougres, ils recèlent mille surprises pour vous surprendre à tout moment.

Match de foot hier avec N (mon colocataire) et des ados au monastère du Moqatam (quartier copte), plaisant mais pas de tout repos et pas si facile que ça de se faire accepter même avec mes mollets... J'ai dû sortir mes plus beaux tacles glissés et j'ai bien cru que j'allais devoir casser l'une ou l'autre jambe pour être traité comme un des leurs. Grand moment aussi quand N qui fumait sur le bord du terrain s'est fait sonner les cloches par deux ou trois ptits mecs qui prétendaient que Jésus le voyait fumer. Sa place au paradis serait difficile à négocier. Si seulement ils avaient su que N est musulman... Encore que...

Voilà. Mon retour aux affaires dans cette ville qui sue 24 sur 24 après mon escapade au pays s'est déroulé plutôt calmement. Mon corps entier en avait besoin, de calme, je crois. Heureusement pour moi c'était la dernière semaine du ramadan et la ville entière m'a offert, s'est offert un peu de repos. Les rues étaient étrangement calmes, les gens restaient en famille, le travail terminait plus tôt et les siestes occupaient la plupart des esprits et la plupart des esprits étaient occupés à faire la sieste. Vous m'offrez un apéro sur le quart de six suivi d'un repas en famille ou entre amis et une bonne cuite avec tout ça et je fais le ramadan au moins 11 mois par an! Mais bon, aucune nation, aucun culte, aucun ramadan ne peut être parfait...
Maalesh !

Maintenant ça bouillonne de nouveau par ici. Rien n'a changé. Ou alors ça change tellement vite et sans arrêt que je ne peux pas m'en apercevoir. Ou encore les changements ne s'effectue dans ma tête qu'au cours de très brefs laps de temps consécutifs à des déplacements avant que mes idées se remettent en place et que tout redevienne comme avant.
Même sentiment quand je suis rentré en Belgique. Vous étiez et nous étions encore tous les mêmes à quelques exceptions près. Et comme disais très bien Shine "Bruxelles ne s'améliore pas et ses habitants non plus, d'ailleurs pourquoi changeraient ils"? Vision certes pessimiste mais teintée de réalisme comme les verres fumés des lunettes de soleil avec lesquelles je regarde au loin la citadelle du Caire depuis mon balcon.
Quoi qu'il en soit l'intensité de mon séjour en Belgique m'a permis d'échapper à la morosité ambiante. En d'autres termes : oui je fus ravi. Exténué mais re-envoûté, comme d'habitude les filles sentaient bon la bière et la bière sentait bon la bonne cuite, les cuisines sentaient bon le steak, le poulet rôti et le porc. Et puis prendre l'avion a quelque chose d'excitant comme d'aller en vacance chez soi...